Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

madame Adonis
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par madame Adonis »

Une enfance de Jésus de J.M. Coetzee prix Nobel de littérature en 2003 , éditions seuil
Ce livre, dès les premières pages fait l'effet d'une aventure effroyable. Je l'ai trouvé dans une armoire à livres au pays du froid et il n'a pas été lu, il est neuf depuis la première page--- ? Je connais les livres de Coetzee, ils sont presque tous dans ma bibliothèque. Vais-je pouvoir lire Celui-là ?

https://www.francetvinfo.fr/culture/liv ... 81731.html

https://www.babelio.com/livres/Coetzee- ... sus/497996
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

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Ce n'est pas un roman historique, mais un roman dans l'Histoire. Sur un sujet tabou aux Etats-Unis, le déplacement et l'internement de quelque 120 000 Japonais, en 1942, après l'attaque, le 7 décembre 1941, par l'aéronavale japonaise, de la base américaine de Pearl Harbor.
Certaines n' avaient jamais vu la mer de Julie Otkusa
"Elles étaient "presque toutes vierges", ces jeunes Japonaises qui s'embarquaient à destination de San Francisco dans la première moitié du XXe siècle. La plupart portaient un vieux kimono, certaines venaient des montagnes et n'avaient jamais vu la mer. Elles avaient peu de bagages. La traversée était éprouvante, elles étaient malades, mais elles croyaient aller vers la Terre promise. Et vers un mari dont elles n'avaient que la photo, et qui devait leur offrir une vie meilleure. Ce fut une existence atroce."

https://www.lemonde.fr/livres/article/2 ... _3260.html

https://journals.openedition.org/ateliers/91

https://fr.wikipedia.org/wiki/Interneme ... Américains
https://www.geo.fr/histoire/l-histoire- ... nie-161051

"Sur le bateau nous étions dans l'ensemble des jeunes filles accomplies, persuadées que nous ferions de bonnes épouses. Nous savions coudre et cuisiner. Servir le thé, disposer des fleurs et rester assises sans bouger sur nos grands pieds pendant des heures en ne disant absolument rien d'important. Une jeune fille doit se fondre dans le décor : elle doit être là sans qu'on la remarque. Nous savions nous comporter lors des enterrements, écrire de courts poèmes mélancoliques sur l'arrivée de l'automne comptant exactement dix-sept syllabes."

Il est terrible ce livre ces " nous" … En ce moment où l'on commence à parler des femmes car c'est "tendance" … Je pense à la tsr de hier soir que je n'ai pas eu la patience de suivre car il y avait un bien meilleur film sur Arte…
Je conseille à tout un chacun d'acheter ce petit bouquin qui ne coute que trois fois rien-

"Nous avions rangé nos miroirs. Cessé de nous peigner. Nous oubliions de nos maquiller. Quand je me poudre le nez on dirait du givre sur une montagne. Nous oubliions Bouddha. Nous oublions Dieu. Nous étions glacées à l’intérieur, et notre cœur n’a toujours pas dégelé. Je crois que mon âme est morte. Nous n’écrivions plus à notre mère. Nous avions perdu du poids et nous étions devenus maigres Nous ne saignions plus chaque mois. Nous ne rêvions plus. N’avions plus envie, nous travaillions c’est tout"
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

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Ici il faut revenir aux livres et à la lecture
Il me semble ne jamais avoir abordé cet auteur de nouvelles que j'aime par dessus tous et que je lis et relis. . Katherine Mansfield
https://www.bing.com/images/search?view ... =0&eim=1,6

https://www.babelio.com/auteur/Katherine-Mansfield/5033

https://www.youtube.com/watch?v=2PZnD-MUiI4
et il y a quelques citations au début de ce fil

https://somanyparis.com/2015/02/19/kath ... e-zelande/

"Le fait est que l'école où allaient les petites Burnell n'était pas du tout le genre d'établissement que leurs parents auraient choisi s'ils avaient pu choisir. Mais il n'y en avait pas d'autre ; cette école était la seule à des milles à la ronde. En conséquence, tous les enfants du voisinage, les petites filles du juge, les filles du docteur, les enfants de l'épicier et ceux du laitier étaient forcés de se mêler. Et, pour comble, l'école comptait un nombre égal de vilains petits gamins mal élevés. il fallait pourtant bien établir une limite. Les Kelvey marquaient la limite. Nombre de fillettes, y compris les Burnell, n'avaient même pas la permission de leur adresser la parole. Elles passaient, la tête haute, près des Kelvey et, comme elles lançaient la mode en ce qui concernait les usages, tout le monde fuyait les Kelvey. La maîtresse elle-même prenait une voix particulière quand elle leur parlait et avait un sourire particulier à l'adresse des autres enfants quand Lil Kelvey s'approchait du pupitre en portant un bouquet de fleurs affreusement vulgaires.

C'étaient les filles d'une petite blanchisseuse, active et laborieuse, qui faisait des journées à domicile. Situation déjà assez choquante. Quant à Mr Kelvey, où vivait-il ? Nul ne le savait avec certitude, mais, au dire de tous, il était en prison. C'étaient donc les filles d'une blanchisseuse et d'un gibier de potence. Jolie compagnie pour les enfants des autres ! Et elles en avaient bien l'air. On s'expliquait difficilement pourquoi Mrs Kelvey les habillait d'une manière aussi voyante. En réalité, elle taillait leurs vêtements dans des "bouts" donnés par les personnes qui l'employaient. Lil, par exemple, qui était une grosse fille laide, au visage couvert de taches de rousseur, venait en classe vêtue d'une robe faite dans un tapis de table en serge verte, qui avait appartenu aux Burnell ; les manches de peluche rouge provenaient de rideaux envoyés par les Logan. Son chapeau, perché au sommet de son grand front, était un chapeau de grande personne ; il avait appartenu à Miss Lecky, la receveuse des postes. Il était relevé derrière et orné d'une grande plume rouge. Comme elle était fagotée ! ... Impossible de ne pas rire. Sa petite sœur, notre Else, portait une longue robe blanche, qui ressemblait à une chemise de nuit, et une paire de bottines de garçonnet. Quoi qu'elle eût porté d'ailleurs, notre Else aurait eu l'air étrange. C'était une petite enfant rabougrie, aux cheveux courts, aux yeux énormes, solennels - une petite chouette blanche. Nul ne l'avait jamais vue sourire, elle ne parlait presque jamais. Elle allait dans la vie, cramponnée à Lil. Où allait Lil, notre Else la suivait. Dans la cour de récréation, sur la route, dans leurs trajets entre la maison et l'école, Lil marchait en avant et notre Else suivait, cramponnée à sa sœur. Quand elle voulait quelque chose, quand elle était hors d'haleine, notre Else donnait à Lil une secousse, tiraillait sa jupe ; Lil s'arrêtait, se retournait. Les Kelvey se comprenaient immanquablement. " K. M- La maison de poupées


"Tout au fond de l'océan

Gît un coquillage arc-en-ciel.

Il est là, toujours, brillant paisiblement

Sous les plus hautes vagues des tempêtes

Comme sous les bienheureuses vaguelettes

Que le vieux Grec appelait rides de rire.

Ecoute - tout au fond de l'océan

Le coquillage arc-en-ciel chante.

Il est là, toujours, chantant silencieusement." Le secret de Katherine Mansfield



"Un golfe de silence l’un de l’autre nous sépare.

Je me tiens sur une rive, toi sur l’autre.

Je ne peux te voir ni t’entendre, mais je sais que tu es là.

Souvent je t’appelle par ton nom d’enfance

Et m’imagine que l’écho de mon cri est ta voix.

Quel pont pourrait joindre les rives de ce golfe ?

Ni la parole ni le toucher.

Autrefois je pensais que nous le comblerions de nos larmes ;

À présent je veux le briser par notre rire." Le golfe de Katherine Mansfield

"Katherine Mansfield, c'est une petite s?ur de Rimbaud surgie des antipodes: une très grande dame des lettres britanniques, mais aussi une voleuse de feu qui ne cessa de s'immoler sur les brasiers de l'absolu. Diable au corps, semelles de vent, frange d'ébène, elle incarnait l'ivresse et l'aventure, comme un météore en perpétuelle incandescence. Morte trop jeune, fauchée par la tuberculose sans avoir jamais pu s'attacher nulle part, elle restera l'éternelle vagabonde des années 1900: toujours en quête de lumière, elle s'escrima à vivre - et à écrire - à la vitesse de l'éclair. C'est sans doute pour cette raison qu'elle composa tant de nouvelles, le genre le plus fulgurant de la littérature. «Pas de romans, pas d'histoires compliquées, rien qui ne soit simple et ouvert», note-t-elle dans son éblouissant Journal.

Sa vie? Un trait de foudre. Née en 1888 en Nouvelle-Zélande dans une famille de la bourgeoisie puritaine, Katherine Mansfield découvrit Londres à 14 ans, suivit les cours du Queen's College et s'en revint au pays natal en 1906, avant de se réfugier à nouveau dans cette Angleterre libératrice qui lui permit d'échapper aux carcans et aux interdits familiaux. C'est là qu'elle se maria, divorça, puis rencontra John Middleton Murry, un ami du groupe littéraire de Bloomsbury qu'elle épousa en 1918. Mais ce fut encore un mariage orageux, à l'image du bref destin de cette nouvelliste tchékhovienne dont la santé fut aussi délicate que sa prose: après de longs séjours en Bavière, en Provence, en Italie et en Suisse, elle mourut en janvier 1923, à 34 ans, dans cet institut Gurdjieff de Fontainebleau qui ressemblait à un goulag pour illuminés. Quelques mois avant de s'éteindre, terrassée par une quinte de toux, elle avait écrit dans son Journal ces mots qui sont une sorte d'autoportrait: «Dans le jardin d'automne, les feuilles tombent. Petits pas qui se posent, comme un chuchotement léger. Ils dansent, tourbillonnent, virevoltent, frémissent.»

Elle aussi virevoltante et frémissante, Katherine Mansfield s'envola en laissant cinq volumes de nouvelles étincelantes: Félicité, La garden party, Le nid de colombes, Quelque chose d'enfantin et Pension allemande. Que s'y passe-t-il? En apparence, presque rien. Des instants de vie, des moments fugitifs, des murmures, quelques rides à la surface du quotidien. Aussi vive et subtile qu'une Virginia Woolf, Katherine Mansfield est une pointilliste, une ballerine qui cueille l'éphémère pour en révéler la pureté, mais également la fragilité. Comme si tout allait sombrer au bout de la phrase, parce que la mort est passée par là: c'est impalpable, c'est toute la vérité, toute la tragédie de la vie saisie entre les mailles d'une écriture qui s'agrippe à l'enfance, aux souvenirs, au présent, à la lumière, à la magie d'un paysage ou d'une rencontre, au parfum d'un magnolia, à l'insoutenable légèreté des choses. "

L'Express Abo
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

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Gustave Roud

"C'est le propre d'une solitude presque à bout d'elle-même que d'essayer de communiquer." p.103

https://www.letemps.ch/culture/gustave- ... eja-baisse

https://www.babelio.com/livres/Roud-Air ... its/187894

https://www.24heures.ch/de-colline-en-f ... 2064757538

«Si la marche en montagne se déroule selon le rythme le plus simple et le plus immuable […], la marche en plaine, en face d’une mécanique si pauvre et rigide, est toute nuance et toute richesse.» Gustave Roud

"Je crois que l'homme au plein de sa vigueur et de sa force, et qui le sent assez pour ne douter pas de son regard, de son ouïe, est, à la lettre, un aveugle et un sourd. Je crois que seuls certains états extrêmes du corps : fatigue (au bord de l'anéantissement), maladie, invasion du cœur par une subite souffrance maintenue à son paroxysme, peuvent rendre à l'homme sa vraie puissance d'ouïe et de regard. Nulle allusion, ici, à la parole de Plotin : "Ferme les yeux, afin que s'ouvre l’œil intérieur." Il s'agit de l'instant suprême où la communion avec le monde nous est donnée, où l'univers cesse d'être un spectacle parfaitement lisible, entièrement inane, pour devenir une immense gerbe de messages, un concert sans cesse recommencé de cris, de chants, de gestes, où tout être, toute chose est à la fois signe et porteur de signe. L'instant suprême aussi où l'homme sent crouler sa risible royauté intérieure et tremble et cède aux appels venus d'un ailleurs indubitable." dans air de la solitude
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

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Buzzati : https://www.printmag.com/daily-heller/551044/

https://leslivresdecharco.wordpress.com/

dante-orleans.net/joomla/index.php?option=com_content&view=category&id=9&itemid=435

www.imaginaria.com.ar/22/7/lo-nacional.htm

https://www.pinterest.ch/pin/326862885426282716/

https://www.vagabond-des-etoiles.com/ar ... o-buzzati/
COIVERTURE
http://50watts.com/Dino-Buzzati-s-Restless-Nights - POUR LES COUVERTURES...

Citations de Dino Buzzati
"Il est toujours téméraire de juger le coeur des autres."

"Et que signifie la vie, s'il n'y a pas le mal, le remords, les pleurs."


et, "Juste à cette époque, Drogo s'aperçut à quel point les hommes restent toujours séparés l'un de l'autre, malgré l'affection qu'ils peuvent se porter ; il s'aperçut que, si quelqu'un souffre, sa douleur lui appartient en propre, nul ne peut l'en décharger si légèrement que ce soit ; il s'aperçut que, si quelqu'un souffre, autrui ne souffre pas pour cela, même si son amour est grand, et c'est cela qui fait la solitude de la vie."

le désert des tartares, bouquin qu'on ne doit pas manquer de lire
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

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le désert des tartares, citations

"Le soir même le lieutenant Morel conduisit en cachette Drogo sur le chemin de ronde pour lui permettre de voir le désert. Et Drogo pu contempler le monde du septentrion, la lande inhabitée à travers laquelle, disait-on, les hommes n'étaient jamais passés. Jamais, de par-là, n'était venu l'ennemi, jamais on n'y avait combattu, jamais rien n'y était arrivé.

"Plus tard, seul dans sa chambre, Drogo comprenait ce qu'était la solitude et il pensait aux factionnaires qui, à quelques mètres de lui, marchaient de long en large, tels des automates, sans s'arrêter jamais pour reprendre haleine. Ils étaient des dizaines et des dizaines à être réveillés, ces hommes, tandis que lui était étendu sur son lit, tandis que tout semblait plongé dans le sommeil. Des dizaines et des dizaines, se disait Drogo, mais pour qui, pour quoi ? "

"Drogo comprit qu'une génération entière s'était entre-temps écoulée, qu'il avait maintenant dépassé le sommet de son existence, qu'il était maintenant arrivé du coté des vieux"
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

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La fameuse invasion de la sicile par les ours

https://lependu.blogspot.com/2016/05/la ... e-par.html
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par madame Adonis »

Cinéma à voir en ce moment : L'œuvre de Dieu, la part du diable de John Irving

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_g ... 23319.html

Un bon film qui mériterait d'être plus connu. Pour ma part je suis prenante pour le revoir sur la toile car je ne savais rien de cette histoire et j'y suis en quelque sorte tombée dessus hier après-midi -
et hélas des coups de fils m'ont empêchée d'en voir une partie et en particulier la fin :(

Je ne consulte jamais les programmes, pour moi la télé c'est la découverte chaque fois que je me mets devant et ces deniers temps j'ai eu de belle surprises :)
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par madame Adonis »

John Irving dans l'Oeuvre de Dieu, la part du diable :

"Et le problème de l'amour, ajouta-t-il, c'est qu'on ne peut forcer personne. Il est naturel de désirer que ceux qu'on aime fassent ce que l'on veut, ou ce que l'on croit bon pour eux, mais on est obligé de laisser les choses arriver. On ne peut pas plus intervenir dans la vie de ceux qu'on aime, que dans la vie des gens qu'on ne connaît pas. Et c'est dur, dit-il encore, parce qu'on a très souvent envie d'intervenir - on a envie d'être celui qui tire les plans.
-C'est dur d'avoir envie de protéger quelqu'un et d'en être incapable, fit observer Ange.
-On ne peut pas protéger les gens, petit, répondit Wally. Tout ce qu'on peut faire, c'est les aimer. "

https://www.babelio.com/auteur/John-Irv ... /citations
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par madame Adonis »

et là, une lecture à reprendre ou à découvrir : Le journal d'Anne Frank qui elle , n'a pas survécu aux années noires de notre histoire. C'était hier, le confinement d'Anne Frank et des siens :

https://www.bing.com/search?q=Le+journa ... 1804570739

https://textesatoutvent.blogspot.com/20 ... frank.html
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par madame Adonis »

et un peu moins triste, un petit roman retrouvé avec joie sur internet,sur mes étagères il a disparu, car c'est le genre de bouquin qu'on ne vous rend pas, on se le garde... :mrgreen:
Novecento- Pianiste

https://www.babelio.com/livres/Baricco- ... niste/3251 à lire absolument !

Trouvé sur Babélio :
palamede 05 mai 2016
★★★★★
★★★★★
★★★★★

"D'où vient le nouveau-né laissé à bord du Virginian, en escale à Boston ? Sur le bateau, nul ne le sait. Le marin qui l'a trouvé lui donne un nom : Novecento, mille neuf cents, comme le siècle qui commence.
Longtemps l'enfant puis l'adulte, devenu un pianiste exceptionnel (on dit le plus grand), refuse d'aller à terre. Il dit n'avoir pas besoin de cela pour découvrir le monde. Après tout, il a peut-être raison, il n'est pas nécessaire de parcourir le monde pour le connaitre, il suffit parfois de fréquenter ceux qui l'habitent.
A trente-deux ans néanmoins, poussé par un ami, Novecento tente de changer de perspective. Mais au seuil du monde (en fait, au pied de la passerelle), il renonce. Ce n'est pas la guerre, ni les incertitudes de la fin d'une époque se profilant à l'horizon qui le font reculer. Non, ce qui l'a fait battre en retraite, dit-il, c'est ce qu'il n'a pas vu à la coupée : un monde où il avait sa place.
Voici donc l'histoire de Novecento, une histoire diablement belle, poétique et… désespérée, celle d'un pianiste virtuose resté dans son cocon, bercé par sa propre musique sur l'océan infini – un homme qui a refusé de naître pour ne pas mourir."
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

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Emily Dickinson

"Emily sait quelque chose que les autres ne savent pas. Elle sait que nous n'aimeront jamais plus d'une poignée de personnes et que cette poignée peut à tout moment être dispersée, comme les aigrettes de pissenlit, par le souffle innocent de la mort. Elle sait aussi que l'écriture est l'ange de la résurrection. " dans La Dame blanche, Christian Bobin

Je croyais que je n 'aimais pas tellement Christian Bobin et je ne me souviens plus pourquoi ? :) En tous cas aujourd'hui, en ce moment pendant lequel j'aime relire les poèmes de la recluse Emily Dickinson, cette phrase de Bobin me touche beaucoup... Il a tout compris ! :)

https://www.babelio.com/auteur/Emily-Di ... =a&pageN=8

Je n'en ai pas encore fini avec Emily, j'y reviendrai...
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par madame Adonis »

Il faut se remette à lire puisque nous en avons le temps et je vous suggère un charmant petit livre de Jacques Chessex, Le rêve de Voltaire et je suis sûre que vous m'en donnerez des nouvelles...

https://www.bookeenstore.com/ebook/9782 ... es-chessex

https://anniebeauvieux.blogspot.com/201 ... taire.html
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

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La Maison Caillebotte à 20 kilomètresde Paris

https://radisrose.fr/balade-propriete-c ... er-yerres/
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par madame Adonis »

[b]et l'école dans tout ça à quoi sert-elle ? [/b]

à rien laissez vois gamins attendre tranquillement les vacances... : il a raison le type qui a écrit ça... :)

https://www.msn.com/fr-ch/actualite/cul ... spartanntp
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par méchante madame »

liens pas mal à revoir :

http://www.lire-des-livres.com/tag/katherine-mansfield/

et ici Maurice Chappaz :
"La poésie est ici une vertu, plus qu’ailleurs, informulée, exclusive et générale à la nation ; les poètes seront en fait des devins. Nous explorons les gouffres légers de l’enfance, décelant comme la chouette des Écritures les ordres sacrés aujourd’hui pareils à des débris fanés. Sept années de tourments ont brouillé nos pistes. Nos songes s’élèvent comme au loin les collines bleues. Ceux que leurs propres cités rejettent, ceux-là seuls auront le pouvoir d’écrire et de tester pour le monde défunt. J’en salue les héritiers : des ouvriers d’usine, des bergers, des semeurs de seigle, des petits marchands d’abricots et de raisins ; notre histoire sera faite par eux et non plus par les avocats. Ils ont donné au pays ses noms. Toute leur vie forme une tragédie muette par les chemins, les masures sombres, les champs écartés. Nus leurs visages, leurs mains, nues les habitations des âmes. Le sommeil de la terre s’use pareil à une source obscure."Testament du Haut-Rhône (2003) de Maurice Chappaz

"L'humanité n'est plus, la nature n'est plus. Entre l'ombre et le soleil, le murmure des sages abeilles perpétue notre rêve éveillé. Déjà nous avons macéré dans la solitude, fuyants cornettes des bourgades mortes : notre vie n’est qu'un fil d’or dans une trame qui se déchire." M. Ch.

et maintenant marcovaldo :
"
http://colimasson.over-blog.com/article ... 68826.html
"
"Le plaisir qu'on tire de ce récipient rond et plat qu'on nomme « gamelle », c'est d'abord qu'il se dévisse. Déjà, le fait d'en dévisser le couvercle vous met l'eau à la bouche, surtout quand on ne sait pas encore ce qu'elle contient parce que, par exemple, c'est votre femme qui vous la prépare chaque matin. Une fois qu'on en a ôté le couvercle, on voit le manger qui s'y trouve : des saucisses aux lentilles, ou des œufs durs avec des betteraves, ou bien encore de la polenta avec de la morue, tout cela bien rangé dans cette aire circulaire comme le sont, sur la mappemonde, les continents et les mers. Et même s'il n'y a pas grand-chose, on a cependant l'impression que c'est substantiel et compact. Une fois dévissé, le couvercle sert d'assiette, si bien qu'on a alors deux récipients et qu'on peut trier le contenu de la gamelle."

faut pas être trop méchant avec les vieilles dames parce qu'elles ont déjà pas mal de mal à vivvre... ABE faut pas compter sur elles non plus...
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par méchante madame »

[b]Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka[/b], 144 pages
et je n'ajouterai rien au fil de Babélio, je dirai juste: certains n'ont pas lu Julie Otzuka et c'est très dommage :)

https://www.babelio.com/livres/Otsuka-C ... mer/392691

http://www.editionsphebus.fr/data/extra ... 906700.pdf (extraits)


"Certains d’entre eux laissèrent un nom
qu’on cite encore avec éloge.
D’autres n’ont laissé aucun souvenir
et ont disparu comme s’ils n’avaient pas existé.
Ils sont comme n’ayant jamais été,
Et de même leurs enfants après eux.
L’écclésiaste, 44 : 8-9 "

Encore Henri Gougaud à relire tous les jours...
Je ne sais pas trop pourquoi j'ai ressorti Henri ? Probablement juste pour coller cette citation que je trouve assez bonne et juste car en ce moment j'en ai plus ou moins après les hommes que je trouve, pour la plus part, assez insupportables d'égoïsme et d'incapacité à changer tant soit peu leur sale genre de dominateurs de toutes les époques de ce bas monde... Non, Henri Gougaud c'est beaucoup de belles citations mais je ne conseille pas d'en revenir à lire ses livres car on doit trouver mieux en cherchant un peu... Certaines de mes grande tantes, j'en ai eu des tas car mes arrières grands-parents ont eu chacun plus ou moins dix filles et seulement un ou deux garçons et en plus ils n'ont pas vécus très longtemps. Avoir autant de grandes tantes très charmantes et bien éduquées ça à marqué la petite fille que j'étais et encore maintenant il m'arrive de retrouver la correspondance de ces femmes dans les archives de ma maman et j'en ai retrouvé une que de lettre de ma tante Aurore que je n'ai vue qu'une seule fois, alors qu'elle venait visiter sa soeur très malade, Aurore revenait s'installer au bout du léman avec son époux, après une vie passée au Brésil. Aurore était une femme qui avait eu de la chance, elle n'avait pas d'enfants mais elle avait partagé le vie d'une homme hors du commun et cela se sens dans une lettre que je viens de retrouver alors que quelques années plus tard elle se retrouvait seule... Je vais peut-être bien la copier cette lettre un de ces jours ? Aurore, Reina, Valentine, doivent avoir eu un père hors du commun et cela aussi marque une vie ! Attendons la suite car aujourd'hui c'est dimanche et c'est pas le meilleurs des jours...

" Il ne sait rien des femmes. Il ne sait pas qu'elles peuvent faire leur maison dans la main de l'homme, pour peu qu'elle leur soit tendue. Il ne sait pas qu'elles sont capables de marcher jusqu'au bout du monde pour un regard qui les fasse vivre. Il ne sait pas qu'elles savent attendre... Les hommes vont, les femmes attendent. Jusqu'au fond des fonds de l'espérance elles attendent. Jusqu'à la haine même. Et quand la haine vient aux femmes, que Dieu protège ceux qui les ont bafouées. Henri Gougaud
L'homme à la vie inexplicable.
Voir sur https://citations.ouest-france.fr/citat ... 22757.html
méchante madame
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par méchante madame »

Marcovaldo ou les saisons en ville, extraits :

https://www.bing.com/videos/search?q=ma ... ORM=VDQVAP

https://www.babelio.com/livres/Calvino-Marcovaldo/20207

https://clg-wallon-savignyletemple.eu/s ... marche.pdf

"Marcovaldo retourna voir la lune, puis alla regarder un feu de signalisation qui se trouvait un peu plus loin. Jaune, jaune, jaune, c'était toujours le même jaune qui s'allumait et se réallumait. Marcovaldo compara la lune et le feu de signalisation. La lune et sa pâleur mystérieuse, également jaune, mais au fond verte et même bleu clair; la lune et le feu de signalisation avec son jaune plutôt vulgaire. La lune, on ne peut plus calme, irradiant doucement sa lumière, et veinée de temps en temps d'infimes restes de nuages qu'elle laissait tomber derrière elle d'un air souverain; la lune et le feu de signalisation toujours là, lui, allumé, éteint, allumé, éteint, haletant, fébrile, faussement affairé, esclave et harassé." :)

J'adore ce Marcovaldo ! si on ne devait lire qu'un auteur italien il faudrait au moins lire Italo Calvino. Il y a, Le baron perché, le vicomte pourfendu, le chevalier inexistant... Pour moi ce sont de très anciennes lectures mais je les relirais bien tous :) Finalement cette période de confinement nous va bien car on aura au moins le temps de lire, de retrouver le plaisir de découvrir des histoires qui nous remettent un peu les idées en place... qui nous sauve du monde et de nous même :)
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par méchante madame »

l'[b]Art de la joie de Goliarda Sapienza vient d'être réédité
"L'Arte della gioia", ouvrage posthume, 1996. Traduction française "L'art de la joie", 2005.

"Il était une fois une enfant, Modesta, née le 1er janvier 1900, dans un monde frustre et rapidement englouti... Non, L'Art de la joie résiste à toute présentation. Roman d'apprentissage, il foisonne d'une multitude de vies. Roman des sens et de la sensualité, il ressuscite les élans politiques qui ont crevé le XXe siècle. A"L'Arte della gioia", ouvrage posthume, 1996. Traduction française "L'art de la joie", 2005.


https://www.telerama.fr/livre/trois-rai ... 126102.php

https://www.youtube.com/watch?v=iHnT-tfUeZU :)

https://www.babelio.com/livres/Sapienza ... -joie/5719


https://www.bing.com/videos/search?q=l% ... ORM=VDRVSR


De Vladimir Holan :
Un matin, en ouvrant la porte,
tu as trouvé des chaussons de danse sur le seuil.
L'envie t'as pris de les embrasser et c'est ce que tu as fait aussitôt,
et soudain, après tant d'années, tu as ressenti de la joie,
les larmes que tu avais si longtemps refoulées
ont afflué dans un sourire
puis tu as ri et chanté de toute ton âme
dans un silence jeune…
Et tu n'as pas demandé qui était la belle
qui avait déposé ces chaussons sur le seuil.
Et tu ne l'as jamais su,
bien que cet instant de bonheur
t'aide encore bien souvent à vivre…


"Il y a de la place en moi, plus encore: de l'espace

pour votre chagrin et pour vos blasphèmes,

et même pour votre joie... Non, rien ne vous empêche

d'entrer un jour de grand soleil

et pas seulement quand il fait de l'orage...

Ici, vous pouvez pleurer et maudire

et tout près du mystère, rire, même rire-

personne ne vous empêchera de repartir.

et dans Une nuit avec Hamlet toujours de Vladimir Holan:

Il y a de la place en moi, plus encore: de l'espace

pour votre chagrin et pour vos blasphèmes,

et même pour votre joie... Non, rien ne vous empêche

d'entrer un jour de grand soleil

et pas seulement quand il fait de l'orage...

Ici, vous pouvez pleurer et maudire

et tout près du mystère, rire, même rire-

personne ne vous empêchera de repartir.

Moi, je suis là, et vous ne faites que passer...


https://www.laharpedeole.net/rubriques/ ... holan.html
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par méchante madame »

:twisted: Carlo Fruttero et Franco Lucentini

Il faut commencer à découvrir cet auteur avec "Place de Sienne côté ombre" car c'est un réel plaisir de faire la connaissance de cette magnifique ville avec ce livre qui a tout ce qu'il faut pour faire une très belle histoire... :) C'est le fin moment pour faire de belles découvertes et programmer de futurs petits voyages en Italie
https://www.babelio.com/livres/Fruttero ... mbre/71892

https://fr.wikipedia.org/wiki/Piazza_del_Campo



https://parfumdelivres.niceboard.com/t6 ... italiearlo

:twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted:
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par méchante madame »

Maria Chapdelaine de Louis Hémon

J'ai trouvée une ancienne édition de ce livre dans une boite à livres d'un pays perdu un peu comme celui où vivait Maria Chapdelaine :) et j'ai bien failli le rapporter dans la boite car j'avais un peu de peine à raccrocher à cette histoire de la vie des québécois du début du 20ème siècle. J'ai hésité et finalement décidé de relire cette histoire très connue mais il y a si longtemps... Bien m'en a pris car un nouveau film va sortir et aurait déjà dû être lancé dans les salles sans l'histoire du corona, - Donc on reaime les vieilles histoires et même quand elles se passent dans le fin fond du Quebec des pionniers.

https://mariachapdelaine.com/maria-chap ... le-blogue/

"« Et nous nous sommes maintenus, peut-être afin que dans plusieurs siècles encore le monde se tourne vers nous et dise : Ces gens sont d'une race qui ne sait pas mourir… Nous sommes un témoignage. » p. 129

" Une tranche de vie d'une famille de pionniers au Québec au début du XXe siècle.
Maria est l'aînée et vit avec ses parents et ses frères et soeurs au rythme imposé par les saisons : les fortes chaleurs de l'été et les rigueurs de l'hiver. C'est un pays rude où l'homme est soumis aux lois de la nature et à la parole divine. En effet, bien qu'ils habitent loin de l'église, ils vivent dans une grande ferveur religieuse.
Leur quotidien est consacré à « faire de la terre » à la belle saison (c'est-à-dire défricher la forêt pour cultiver ensuite le terrain) et repousser les rigueurs et dangers de l'hiver long et exigeant. Les veillées où les voisins les plus proches viennent partager les rires, souvenirs et nouvelles sont rares et fortement appréciées.
Trois prétendants tournent autour de Maria. Cependant la vie va-t-elle s'accorder au choix de son coeur ?
Ce roman est un réel hymne au Québec et ses pionniers ! L'auteur chante les éléments naturels avec passion dans leur beauté comme dans leur cruauté. Il exalte le labeur des hommes se ployant aux caprices de la nature et acceptant leur sort, soumis mais quand bien même heureux. Ils ont choisi de vivre dans ces contrées à conquérir. J'ai aimé toutes ces descriptions qui nous plongent aisément dans ce milieu. Même quand les personnages sont à l'intérieur de la maison, au chaud au coin du feu, la nature est toujours là, se faisant entendre au dehors.
Louis Hémon voue une véritable admiration pour ces pionniers venus de France et leur rend superbement hommage. Comme il l'écrit lui-même, ce roman est un beau témoignage de cette période où la conscience d'une identité québécoise s'éveille ou s'affirme "

J'ai trouvé ce texte sur Babélio qui reste mon site favori pour trouver tout ce qui touche aux livres

Samedi 9 janvier 2021 - sans blague je vous dit que ça vaut vraiment le coup de relire ou lire Maria Chapdelaine. Ce livre raconte très bien la vie des pionniers qui ont peuplé le Québec. Ce n'était pas une vie facile et le climat ne pousse pas à rester dans ce coin de pays, c'est sur ! Il ne faut pas débarquer là-bas après ses 30 ans comme je l'ai fait car là on n'y arrive plus, c'est bien trop tard, Non il faut partir à 20 ans ou même à 16 ans avec un vrai projet d'émigration, il faut, si vous êtes une fille chercher immédiatement l'épaule d'un vrai trappeur et vous êtes sur que ça va marcher.
Comme je sais bien que vous n'allez pas vous n'allez pas vous précipiter en librairie , je vous copierai quelques passages mais pour l'heure je suis en train d'essayer de localiser le domaine des Chapdelaine et la rivière Péribonka. Je note aussi certains des mots qu'ils utilisent et pourquoi ils disent tout le temps, blasphème... ? :)

Voilà un lien sur les sacreurs qui utilisent encore ce mot de blasphème mais vous verrez c'est pas facile à comprendre ...
http://www.tradition-quebec.ca/2015/09/ ... -15-p.html

Ella leffland: j'ai perdu sa trace à San Francisco :( qui m'aidera à la retrouver ? c'est vraiment comme une bouteille à la mer mais ça ne marche pas, rien ne marche ici c'est un désert...

https://www.jstor.org/stable/43024917

https://dbpedia.org/page/Ella_Leffland c'est méchante madame son amie depuis 1948 qui appelle au secours. Nous nous sommes rencontrées à
Stratford Upon Avon à une arret d'autobus... sans blagues,,,
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par méchante madame »

Oui, la plus belle histoire d'amour du monde en 2021 se passera bien à Péribonka dans la région du Lac Saint-Jean en plein essor touristique et je ne sais pas s'il faut s'en réjouir ? En tous cas on va retrouver tous les Chapdeleine comme si on y était... Faut vraiment qu'ils sortent ce film maintenant pendant qu'on se les gèle car ont y croira d'autant mieux

https://www.bing.com/videos/search?q=ma ... &FORM=VIRE

https://www.bing.com/videos/search?q=to ... ORM=VDRVRV


LA NEIGE

La neige s’est mise à tomber à tomber à minuit. Et c’est
vraiment la vérité,
c’est assis dans la cuisine qu’on est le mieux,
même si c’est là celle de l’insomnie.
Il y fait bon, tu te fais chauffer quelque chose, tu
tu bois du vin
et tu regardes par la fenêtre l’éternité familière.
Pourquoi te tracasser de savoir si la naissance et
la mort ne sont que des points.
Alors que tu sais que la vie n’est pas une droite
Pourquoi te tourmenter à la vue du calendrier
et t’inquiéter de la valeur qui se trouve en jeu
Pourquoi admettrais-tu l’idée que tu n’as pas
de quoi offrir des souliers à Saskia ?
Et pourquoi donc te flatterais-tu
que tu souffres plus que les autres ?
S’il n’y avait pas eu le silence sur terre,
cette neige l’aurait inventé dans son rêve.
Tu es seul. Pas un geste. Rien qui ne doive être vu. De Vladimir Holan


https://www.espritsnomades.net/litterat ... du-reclus/

"Nicolas Bouvier aura reconnu en lui un frère d’âme :

«. Retour d’un long voyage, alors que je me réinstallais dans une vie sédentaire, je suis tombé sur le recueil DOULEUR, tombé par exemple sur cette phrase : « Voici le moment où le lac gèle à partir de ses rives et l’homme à partir de son cœur » (L’Aube). Il ne m’en fallait pas plus pour savoir que ce petit bouquin d’un éclat si sombre et si fraternel serait pour moi un compagnon de vie, un guide-âme pour le jeune Aliboron que j’étais, la leçon d’irrationnel dont j’aurais toujours besoin, une morale de l’échec fredonnée par un homme qui, comme un sage japonais, savait mieux que personne que si la poésie pouvait véritablement atteindre le cœur de la cible, le monde disparaîtrait et les étoiles s’éteindraient comme chandelles soufflées"

"https://enkidoublog.com/2013/07/14/poes ... mir-holan/

"Ce qu’a été ta vie ? Tu as quitté connu pour inconnu.
Et ton destin ? Il ne t’a souri qu’une fois
et tu n’étais pas là..." Vladimir Holan


Ce forum n'est probablement plus lu, il fonctionne seul par je ne sais quel miracle ? J'aurais voulu parler de Philippe Jacottet sur un message pour Gustave Roud mais il est sur un fil de madame Adonis... donc...
Voilà, Philippe Jacottet a rejoint les étoiles la nuit de mercredi à jeudi. Je ne connais pas la poésie de cet auteur immensément considéré mais je vais m'y mettre un peu et ce forum est un bon endroit pour mes petites écritures même si personne ne me lit :) - d'ailleurs je ne tiens pas du tout à être lue, ce petit défouloir me fait du bien, c'est tout !
Alors, avant de passer aux textes voilà un peu qui était Jacottet:

https://www.poemes.co/philippe-jaccottet.html

https://www.lemonde.fr/disparitions/art ... _3382.html

Je lis, qu'il avait accès à l'essence des choses et ça demande pas mal de réflexions... -apprendre qu'il vivait depuis 1950 du côté de Grignan me touche beaucoup car quel bel endroit pour un poète... Depuis que j'ai découvert le sud j'ai toujours rêvé de vivre en Haute Provence ou dans le Luberon mais c'est resté, hélas, un rêve ... Bon je ne vais pas continuer sur ce ton, il me faut un poème :

L'effraie
La nuit est une grande cité endormie
où le vent souffle... Il est venu de loin jusqu'à
l'asile de ce lit. C'est la minuit de juin.
Tu dors, on m'a mené sur ces bords infinis,
le vent secoue le noisetier. Vient cet appel
qui se rapproche et se retire, on jurerait
une lueur fuyant à travers bois, ou bien
les ombres qui tournoient, dit-on, dans les enfers.
(Cet appel dans la nuit d'été, combien de choses
j'en pourrais dire, et de tes yeux...) Mais ce n'est que
l'oiseau nommé l’effraie qui nous appelle au fond
de ces bois de banlieue. Et déjà notre odeur
est celle de la pourriture au petit jour,
déjà sous notre peau si chaude perce l’os,
tandis que sombrent les étoiles au coin des rues.

(L'Effraie, éd. Gallimard, 1953)

c'est bien pour un début mais j'en trouverai d'autres des poèmes de Jacottet
Pas si facile de trouver sur le web des textes de Ph. Jacottet, Faire partie de la fameuse Pléiade de Gallimard doit avoir ses inconvénients et bien sûr une fauchée dans mon genre ne s'y aventure pas trop. Je comprends pourquoi je ne connaissais pas vraiment cet auteur et aussi pourquoi je ne le connaîtrai pas ! C'est foutu d'avance car en ce moment où bien je trouve les textes en mode gratuit sur le web ou bien je me contente avec ma bibliothèque achetée au temps pendant lequel je gagnais encore ma vie... :(( Je suis devenue hélas une petite vieille trop loin des bibliothèques et qui n'a plus accès qu'à internet et aux livres qui lui restent de son passé... Dommage pour cet auteur peu connu car être un des trois poètes publiés de leur vivant dans la pléiade ça ne mène pas plus loin que les universités ! Ben voilà, quoi...

"Et maintenant, lisons le poème intitulé Lune à l'aube d'été :
Dans l'air de plus en plus clair
scintille encore cette larme
ou faible flamme dans du verre
quand du sommeil des montagnes
monte une vapeur dorée
Demeure ainsi suspendue
sur la balance de l'aube
entre la braise promise

et cette perle perdu

voilà, de quoi passer un moment :

http://www.digi-archives.org/pages/echos/ESM080038.pdf

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le covid a du bon, coincés comme nous sommes on se remet à fouiller un peu dans nos bibliothèques de grands lecteur et on retrouve des choses oubliées depuis des années. Hier j'ai relu "Les ombres du coeur" de Léonore Fleischer d'après un scénario de William Nicholson, avec deux grands acteurs, Debra Winger et Anthony Hopking. Un très bon film et je colle une critique trouvée sur Babélio mon site préféré :)
https://www.babelio.com/livres/Fleische ... coeur/3786
Si vous rencontrez ce titre, ne passez pas à côté, lisez-le !


Et l'amie prodigieuse de Elena Ferrante vous connaissez ? Non, pas encore ? alors le mercredi soir vers 21 heures sur France
Vous me donnerez des nouvelles ?

https://www.babelio.com/livres/Ferrante ... nce/812075



- et quelques citations :

https://www.dicocitations.com/auteur/10 ... rrante.php

https://www.youtube.com/watch?v=PGZxrkgtooQ


«  Je languissais dans mon lit, frustrée par ma condition de mère de famille et de femme mariée ; tout avenir me semblait prisonnier de la répétition des rites domestiques que ce soit dans la cuisine ou dans le lit conjugal, et ce jusqu’à la mort «

"Quelle est la citation la plus célèbre de Elena Ferrante ?
La plus célèbre citation de Elena Ferrante est : Tu vois ? Dans les contes on fait comme on veut, dans la réalité on fait comme on peut. ."
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Re: Le tout et le n'importe quoi de la lecture au jardin

Message non lu par méchante madame »

Les trois soeurs ?

Bon, il y a celles de Anton Tchekhov et beaucoup d'autres aussi... On ne parle jamais du roman "Les trois frères" et je me demande bien pourquoi, ça me semble interessant ?

https://www.babelio.com/livres/Tchekhov ... oeurs/3806
https://www.lesarchivesduspectacle.net/ ... 212_25.pdf


Georges Seferis

Un vieillard sur le bord du fleuve

Il faut pourtant considérer comment nous avançons ;
Sentir ne suffit pas, ni penser, ni bouger,
Ni exposer son corps aux vieilles meurtrières
Quand l’huile bouillante et le plomb fondu
Creusent les murs de leurs coulées.
Il faut pourtant considérer vers quoi nous avançons,
Non pas comme le veulent notre douleur, nos enfants affamés
Ni le gouffre de l’appel des compagnons de l’autre rive ;
Ni comme le chuchote la veilleuse couleur d’encre d’un hôpital de fortune,
Ou le flamboiement pharmaceutique contre l’oreiller d’un garçon opéré à midi ;
Mais d’une autre façon, peut-être veux-je dire comme
Ce long fleuve qui sort des lacs enfermés au cœur de l’Afrique
Qui fut un dieu jadis, puis devint route et donateur et arbitre et delta,
Qui n’est jamais identique, comme nous l’ont appris les anciens sages,
Et pourtant il reste toujours le même corps, le même lit,
Le même signe,
La même orientation.

Je ne demande rien d’autre que de parler simplement, que cette grâce me soit accordée.
Notre chant, nous l’avons surchargé de tant de musiques
Qu’il s’est englouti peu à peu
Et nous avons tellement enjolivé notre art
Que son visage s’est noyé dans les dorures.
Et il est temps de dire les quelque paroles
Que nous avons à dire : demain notre âme hisse la voile.
Si la souffrance est humaine, nous ne sommes pas hommes pour souffrir seulement ;
Et c’est pourquoi, ces derniers jours, je pense tellement au grand fleuve,
A cette signification qui avance parmi les plantes et les herbes,
Les animaux qui paissent et se désaltèrent, les hommes qui sèment et qui moissonnent
Parmi les grands tombeaux et les petites maisons des morts,
Ce courant qui suit sa route et n’est pas tellement différent du sang des hommes,
Ni des yeux des hommes lorsqu’ils regardent au loin sans éprouver de crainte dans le fond de leur cœur,
Sans cette angoisse journalière pour les petites choses ni même pour les grandes,
Quand ils regardent loin comme le marcheur
Dont la coutume est de se guider sur les étoiles
Et non comme nous, l’autre jour, qui regardions, derrière la grille,
Le jardin clos de la maison arabe endormie,
Le frais petit jardin changer de forme, grandir et s’amenuiser,
Changeant nous aussi, tandis que nous regardions
La forme de notre désir et celle de notre cœur
En plein midi, nous, pâte patiente d’un univers
Qui nous pousse et nous façonne,
Prisonniers des filets chatoyants d’une vie qui fut juste et devint cendre
Et s’engloutit dans les sables,
Ne laissant plus derrière elle
Que l’indéfinissable, le vertigineux balancement d’un très haut palmier.

Georges Séféris, Le Caire, 20 juin 1942,
traduit par Jacques Lacarrière et Egérie Mavraki,
Poèmes 1933-1955, Ed. Gallimard.

rd au bord du fleuve, dans: Journal de bord (Héros-Limite, 2011

et de Pablo Neruda retrouvé :

Il meurt lentement
Celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas,
Celui qui n’écoute pas de musique,
Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.

Il meurt lentement,
Celui qui détruit son amour-propre,
Celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de l’habitude
Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
De ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement,
Celui qui évite la passion
Et son tourbillon d’émotions,
Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
Et réparent les cœurs blessés

Il meurt lentement,
Celui qui ne change pas de cap
Lorsqu’il est malheureux
Au travail ou en amour,
Celui qui ne prend pas de risques,
Pour réaliser ses rêves,
Celui qui pas une fois dans sa vie,
N’a fuit les conseils sensés.

Vis maintenant !

Risques-toi aujourd’hui !

Agis tout de suite !

Ne te laisse pas mourir lentement !

Ne te prive pas d’être heureux !

Pablo Neruda

(Traduction d’un discours)


et maintenant Francis Jammes un texte retrouvé sur ce fil :

Prière pour aller au paradis avec les ânes

Lorsqu'il faudra aller vers vous, Ô mon Dieu faites
que ce soit par un jour où la campagne en fête
poudroiera. Je désire ainsi que je fis ici-bas,
choisir un chemin pour aller, comme il me plaira,
au Paradis, où sont en plein jour les étoiles.
Je prendrai mon bâton et sur la grand route
j'irai, et je dirai aux ânes, mes amis :
Je suis Francis Jammes et je vais au Paradis,
car il n'y a pas d'enfer au pays du Bon Dieu.
Je leur dirai : Venez, doux amis du ciel bleu,
pauvres bêtes chéries qui, d'un brusque mouvement d'oreilles
chassez les mouches plates, les coups et les abeilles...
Que je vous apparaisse au milieu de ces bêtes
que j'aime tant parce qu'elles baissent la tête
doucement, et s'arrêtent en joignant leurs petits pieds
d'une façon bien douce et qui vous fait pitié.
J'arriverai suivi de leurs milliers d'oreilles,
suivi de ceux qui portaient au flanc des corbeilles,
de ceux traînant des voitures de saltimbanques
ou des voitures de plumeaux et de fer blanc,
de ceux qui ont au dos des bidons bosselés,
des ânesses pleines comme des outres, aux pas cassés,
de ceux à qui l'on met de petits pantalons,
à cause des plaies bleues et suintantes que font
les mouches entêtées qui s'y groupent en ronds.
Mon Dieu, qu'avec ces ânes je vous vienne.
Faites que dans la paix, des anges nous conduisent
vers des ruisseaux touffus où tremblent des cerises
lisses comme la chair qui rit des jeunes filles,
et faites que, penché dans ce séjour des âmes,
sur vos divines eaux, je sois pareil aux ânes
qui mireront leur humble et douce pauvreté
à la limpidité de l'amour éternel
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