un peu de musique...
Posté : mer. 17 juil. 2019, 12:59
https://www.youtube.com/watch?v=L_QI1ayFNN8
https://www.youtube.com/watch?v=zy30rpcjHXY
https://www.youtube.com/watch?v=oEqjSPPt190
https://angelique-ionatos.com/marie-des-brumes/
""Et si l'arbre brûle reste la cendre et la lumière,
Dans le désert les cactus prennent racine.
Si les sources se sont taries il pleuvra à nouveau
le jeune fils reviendra
à la maison abandonnée.
Sous la neige épaisse les graines veillent
A la frontière de la cour le vent mauvais s'épuise.
Et si nous sommes restés nus et entourés de loups
notre décision de nous battre reste intacte." Chanson sur le texte de Dimitris Mortoyas, poète exilé, né en 1934 et mort en 1975 à Londres.
https://blogs.mediapart.fr/angelique-io ... la-lumiere
https://www.youtube.com/watch?v=QtbPiGi ... =1&t=0&t=0
https://www.youtube.com/watch?v=2AzpHvLWFUM
https://www.poemes.co/il-est-des-instan ... iques.html
Il est des instants étranges, uniques, presque cocasses.
Un homme marche à midi en portant un panier sur sa tête;
le panier lui cache entièrement le visage
comme s’il était sans tête ou déguisé,
portant une tête monstrueuse et sans yeux,
aux yeux innombrables.
Tel autre, qui flâne rêveusement dans le crépuscule,
trébuche quelque part, pousse un juron,
revient sur ses pas, cherche;
— un caillou minuscule; il le soulève; il l’embrasse;
puis il s’inquiète soudain : quelqu’un d’autre a pu le surprendre;
il s’éloigne d’un air coupable.
Une femme met sa main dans sa poche; elle n’y trouve rien;
elle ressort sa main, l’élève, l’observe attentivement :
une main imprégnée de la poussière du vide.
Un garçon de café a refermé sa paume sur une mouche
— il ne la serre pas;
un client l’appelle; il a oublié la mouche;
il desserre sa paume; la mouche s’envole, se pose sur le verre.
Un papier roule dans la rue avec hésitation,
en marquant des temps d’arrêt,
sans attirer l’attention de qui que ce soit, — cela lui plaît.
Pourtant, à chaque instant,
il émet un craquement particulier qui est un démenti;
comme s’il cherchait maintenant
quelque témoin incorruptible de sa marche modeste, mystérieuse.c1
Et toutes ces choses ont une beauté solitaire, inexplicable,
une peine très profonde venue de nos propres gestes, étrangers et inconnus
— n’est-ce pas? Yannis Ritsos
https://www.youtube.com/watch?v=zy30rpcjHXY
https://www.youtube.com/watch?v=oEqjSPPt190
https://angelique-ionatos.com/marie-des-brumes/
""Et si l'arbre brûle reste la cendre et la lumière,
Dans le désert les cactus prennent racine.
Si les sources se sont taries il pleuvra à nouveau
le jeune fils reviendra
à la maison abandonnée.
Sous la neige épaisse les graines veillent
A la frontière de la cour le vent mauvais s'épuise.
Et si nous sommes restés nus et entourés de loups
notre décision de nous battre reste intacte." Chanson sur le texte de Dimitris Mortoyas, poète exilé, né en 1934 et mort en 1975 à Londres.
https://blogs.mediapart.fr/angelique-io ... la-lumiere
https://www.youtube.com/watch?v=QtbPiGi ... =1&t=0&t=0
https://www.youtube.com/watch?v=2AzpHvLWFUM
https://www.poemes.co/il-est-des-instan ... iques.html
Il est des instants étranges, uniques, presque cocasses.
Un homme marche à midi en portant un panier sur sa tête;
le panier lui cache entièrement le visage
comme s’il était sans tête ou déguisé,
portant une tête monstrueuse et sans yeux,
aux yeux innombrables.
Tel autre, qui flâne rêveusement dans le crépuscule,
trébuche quelque part, pousse un juron,
revient sur ses pas, cherche;
— un caillou minuscule; il le soulève; il l’embrasse;
puis il s’inquiète soudain : quelqu’un d’autre a pu le surprendre;
il s’éloigne d’un air coupable.
Une femme met sa main dans sa poche; elle n’y trouve rien;
elle ressort sa main, l’élève, l’observe attentivement :
une main imprégnée de la poussière du vide.
Un garçon de café a refermé sa paume sur une mouche
— il ne la serre pas;
un client l’appelle; il a oublié la mouche;
il desserre sa paume; la mouche s’envole, se pose sur le verre.
Un papier roule dans la rue avec hésitation,
en marquant des temps d’arrêt,
sans attirer l’attention de qui que ce soit, — cela lui plaît.
Pourtant, à chaque instant,
il émet un craquement particulier qui est un démenti;
comme s’il cherchait maintenant
quelque témoin incorruptible de sa marche modeste, mystérieuse.c1
Et toutes ces choses ont une beauté solitaire, inexplicable,
une peine très profonde venue de nos propres gestes, étrangers et inconnus
— n’est-ce pas? Yannis Ritsos